Ca y est, j’ai le sentiment que « Ich [werde] eine Berlinerin ! » Et qu’est-ce qui me fait penser que je deviens une vraie de vraie ? Vous êtes sceptique ? Vous pensez que c’est trop tôt ? Vous êtes du genre à pas lâcher parce qu’on vous a dit qu’avoir l’esprit de contradiction, c’était une qualité ? Dans tous les cas, vous méritez bel et bien une explication, et par l’image s’il vous plaît ! Promis, Je ne vais pas vous faire un énième tableau classico-chiant des comparaisons entre nos chers pays voisins. Mais il y a tout de même deux trois signes marqueurs de mon adaptation berlinoise…
Tout d’abord, parce que pour le dîner, je me prépare ça :
Schwäbische Maultaschensuppe
Et parce qu’avec ceci, je bois ça :
Je me dois cependant d’être honnête avec vous et vous avoue que mon intégration par la bière n’est pas tout à fait bien réussie. Le berlinois boit de la bière. Mais il ne fait pas que « boire de la bière », d’une façon tout à fait banale et sans aucun intérêt, comme nous petits français blasés. Non. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, qu’il fasse beau ou nuageux ; qu’il soit minuit, midi, huit, six, ou dix heures du matin ; dans la rue, chez lui, au restau, entre amis ou dans le métro, le berlinois BOIT de la bière. Tiens, ça m’évoque vaguement un sketch des inconnus qui parle d’un rockeur et d’un crachat … non j’ai beau chercher, je ne vois pas.
Puis parce que quand je suis assise dans le S Bahn j’écoute ça* :
http://www.youtube.com/watch?v=p450mjB3mxc
*(ceci est une dédicace à quelqu’un qui est loin et qui me manque tabernaclement)
Je suis maintenant convaincue que l’électro a été inventée dans le seul but de seoir à la ville de Berlin la nuit.
NB pour ceux que j’aurais éventuellement perdu en chemir: « seoir », verbe, aller bien à quelqu’un, convenir à sa personne. Ex : « Que nenni monseigneur, cette cotte de maille lui sied à merveille ! »
Parce que dans deux semaines j’habiterai là : …
… avec Irene (Deutschland), Peter (Deutschland/Slowakei), Philip (Belgien) (=>clique sur l’image)
Mais aussi parce que quand je dois débourser plus de 3€ pour un doner kebab, je crie au scandale inflationniste. C’en devient presque jubilatoire, avec les coupains, de dédaigner un bar « trop cher » du fait d ‘un coktail estimé à 4€.
(en l’occurence ceci est une photo du Mustafa Gemüsekebab, un des meilleurs kebab de la capitale, localisation : U Mehringdamm, prix: 2€90)
Et enfin parce que je porte ça :
Ahahah la bonne blague, plutôt voter Copé à la présidence de l’UMP que de porter ces horreurs. Vous pensez vraiment que les Allemands ont le cran de porter ce genre de trucs ? Vous, depuis votre pays si familier et développé, vous avez déjà imaginé l’espace d’une seconde, qu’un allemand pourrait visiter le Bundestag doté de sandales chaussettes ? Et bien figurez-vous que … oui, c’est le cas.
Vraiment, tant d’ethnocentrisme moqueur, moi, ça me débecte.
Mais il y a malgré tout des constantes.
Je dirais même plus, voudrais-je le faire exprès que je n’y arriverais pas. Les germanistes s’en émouvront, après l’avoir comme vous tous étudié en classe de quatrième, troisième, seconde, terminale et 2 fois à SciencesPo, il me faut faire 900 bornes et arriver dans le pays convoité, pour me re-farcir du Thema « Integration ». Amis de Turquie, d’ex-Yougoslavie ou de Tripoli, je vous aime autant que mes hôtes mangeurs de Brötchen, mais c’est un peu comme avec le Curry Wurst, je suis arrivée à saturation.
Mes chers compatriotes, Tschüssitschüss!!